La PS6 va créer LA rupture

Tout porte à croire que la PS6 (prévu pour 2028) devrait représenter un saut technologique comme aucun autre auparavant.

Avec des graphismes de plus en plus réalistes (ex: Unrecord du studio français Drama), et des IA de plus en plus bluffantes (Chat GPT4, MidJourney ou bien encore les IA génératives de Human or not de AI21Labs), l'avenir du jeu vidéo semble avoir de belles années devant lui.

Mais les AI dont beaucoup aimeraient ralentir la progression, à force de les forger à notre image et de leurs faire adopter nos comportements ne deviennent-elle pas trop humaines ? Attention, pas parfaites mais bien humaines. Et c'est là qu'est tout le problème.

Dernier exemple en date, des chercheurs de Stanford ont créé Smallville. Il s'agit d'un village constitué de 25 generative agents, autrement dit des IA génératives autonomes, censées reproduire le plus fidèlement nos interactions (conversations permettant de se former des opinions, des souvenirs, des projets d'avenir, des sentiments amoureux,...). Ils ont ensuite introduits des joueurs humains qui devaient là encore juger qui était une IA ou pas.

Verdict ? Tout les humains se sont trompés. Les PNJ ou NPC, développaient des comportements plus cohérents, plus humains que les véritables joueurs. Le LLM, pour Logic Learning Machine, est une nouvelle architecture d'IA qui permet une réponse dynamique à une circonstance changeante.

Le 30 Mai 2023, Nvidia prends de nouveau un train d'avance et présente ACE for Games, un service de fonderie de modèles d'IA (regroupant 3 composants Nvidia déjà existants) permettant d'allier des expressions faciales cohérentes aux réponses générées de façons dynamiques. Imaginez-vous, simplement parler au micro, pour vous adressez à un PNJ et lui posez n'importe quelle question comme à Google Home, Alexa ou Siri. Cela semble surréaliste mais les futurs jeux sur PS6 permettront sans aucun doute cette fonction.

Joaquin Phoenix dans "Her" de Spike Jones (Wild Bunch Distribution )

Où est le problème me direz-vous ? Comme l'a théorisé l'ingénieur Masahiro Mori, l'uncanny valley est ce malaise, ce gap créé par l'anthropomorphisme trop réelle ou efficace de certains robots. Mais qu'arriverait-il si on franchissait cette vallée ? Au japon, berceau du jeu vidéo, le nombre de fictosexuels (personnes amoureuse de personnages fictifs) ne cesse de croitre. Et si la différence entre jeu vidéo et réalité devenait imperceptible ?

D'ailleurs, si nous sommes capables créer des simulations de plus en plus complexes, peuplées de personnages aux comportements de plus en plus réalistes... de donner vie à des formes d'intelligence capables de reproduire fidèlement nos façons de penser... Doit-on pour autant le faire ? Ne doit-on pas, au contraire limiter les capacités de la nouvelle génération de consoles telles que la PS6 afin, non seulement de différencier le vrai du faux, mais aussi d'éviter de donner vie à ce que l'on souhaite encore considérer comme des outils ou des jouets ?

Pour les lecteurs qui pensent que la technologie ou les futures jeux de simulation ne devraient avoir aucune limite, je les invite à s'intéresser au point de vue de Nick Bostrom qui, à l'instar de Philip K. Dick ou Elon Musk, pensent que rien ne nous permet d'affirmer que nous ne vivons pas déjà, dans une simulation ou un jeu vidéo.

Et effectivement, selon lui, il n'existe que 3 possibilités :

• Aucune civilisation n'a jamais eu la capacité technologique pour développer une simulation aussi avancée (comportant des algorithmes aussi complexes que nos lois physiques et une map aussi vaste que nos galaxies)

• Les civilisations ayant la capacité refusent de créer cette simulation, préfèrent réserver leur puissance de calcul à d'autres tâches, s'y refuse pour des considérations éthiques, etc.

• Nous faisons partie d'une réalité virtuelle, d'une simulation et il est probable que si nous avons un jour la capacité d'en créer une, nous le ferons. Et dans ce cas, nos créateurs sont peut-être eux aussi des PNJ, et nous sommes, dans l'ensemble, voués à créer une spirale infinie d'univers.

D'ailleurs, de plus en plus de personnes soutiennent la troisième hypothèse via le principe du rasoir d'Ockham, comparants des resets de parties et leurs réminiscences, par des sensations de déjà-vus, effets Mandela et autres glitchs dans la matrice.

« Certains disent que nous sommes juste son rêve. Son mauvais rêve » Orphée de Jean Cocteau